FORMES
L'écu, en latin scutum, était primitivement fait de bois très léger, et servait à garantir le guerrier des coups de l'ennemi, quelquefois même des intempéries. On le recouvrait de cuir, ce qui avait sans doute fait emprunter le mot scutum à l'expression grecque, bouclier. Toutes les nations se sont servies du bouclier comme arme défensive, et elles l'ont modifié selon le genre d'attaque qu'il devait repousser, selon l'arme offensive dont il devait parer les coups.
L'écu, en latin scutum, était primitivement fait de bois très léger, et servait à garantir le guerrier des coups de l'ennemi, quelquefois même des intempéries. On le recouvrait de cuir, ce qui avait sans doute fait emprunter le mot scutum à l'expression grecque, bouclier. Toutes les nations se sont servies du bouclier comme arme défensive, et elles l'ont modifié selon le genre d'attaque qu'il devait repousser, selon l'arme offensive dont il devait parer les coups.
Véritable
ami du soldat, celui-ci ne le quittait jamais, et, se plaisant à
l'orner des emblèmes de ses caprices ou de ses affections, lui vouait
une espèce de culte.
Les
anciles de Rome, dont l'origine est fabuleuse, donnent une idée du
respect qui s'attachait aux armes de ce genre. L'an 48 de la fondation
de Rome, 706 ans avant Jésus-Christ, la peste se répandit dans toute
l'Italie, et ne cessa que lorsqu'on vit tomber du ciel un bouclier de
cuivre. Numa Pompilius consulta la nymphe Egérie, et rapporta pour
réponse que ce bouclier serait l'égide de Rome, non-seulement contre la
fureur de ses ennemis, mais encore contre la peste et tous les
événements malheureux qui pourraient survenir; et qu'à sa conservation
était attaché le sort de l'empire. Le prince fit fabriquer onze
boucliers semblables, afin qu'il ne pût être reconnu si quelqu'un
tentait de le dérober, et ces douze anciles furent confiés à un collège
de douze prêtres de Mars pris dans l'ordre des patriciens. Les plus
grands capitaines romains tinrent à honneur d'en faire partie; on nomma
Saliens Palatins, du nom de leur temple, situé sur le mont Palatin.
Tous les ans, au mois de mars, ces prêtres revêtus de robes brodées
d'or, couronnés de lauriers, parcouraient la ville en grande pompe, et
montraient les anciles, que chacun d'eux portait au bras droit. Le jour
de cette fête, il n'était pas permis à une armée romaine, en quelque
endroit qu'elle se trouvât, de faire aucun mouvement. On ne pouvait
point se marier, les ventes étaient interdites, et toute entreprise
commencée dans ce jour devait porter malheur. Tacite attribue le
mauvais succès de l'empereur Othon contre Vitellius à son départ de
Rome pendant que l'on portait les boucliers sacrés.
Les
Gaulois avaient coutume, pour éprouver si leurs enfants étaient
légitimes, de placer le nouveau-né sur un bouclier, et de l'exposer au
courant des rivières. Si l'eau engloutissait le frêle esquif, l'enfant
était déclaré bâtard, et personne ne songeait à le sauver, tandis que
la légitimité était proclamée si les ondes respectaient la victime.
Aussi Tacite, parlant des moeurs des Germains, nomme le Rhin, fleuve
éprouvant les mariages. Le bouclier était au nombre des présents de
noce que l'époux faisait à sa fiancée, sans doute pour lui rappeler
l'épreuve terrible à laquelle il devait servir. On l'employait encore
pour les adoptions, pour l'admission d'un jeune homme au rang de
citoyen. César dit que l'habitant des bords du Rhin ne peut sortir et
prendre part aux affaires publiques sans être armé de sa lance et de
son bouclier; et lorsque, dans le conseil, un orateur avait mérité
l'approbation publique, chaque assistant la lui témoignait en frappant
sur son bouclier. Enfin c'était sur un pavois que l'on plaçait le chef
élu pour le faire reconnaître de toute l'armée.
A
mesure que les peuples avancèrent en civilisation, l'écu subit
l'influence de l'art, se modifia et se couvrit d'ornements. Destiné
d'abord à préserver l'homme de guerre des coups de l'ennemi, il lui
servit encore à repousser les attaques du mépris, en faisant connaître
les belles actions dont son maître pouvait s'honorer. On y représenta
les hauts faits au moyen de la peinture et de la sculpture; et les
boucliers devinrent des pages d'histoire, on pourrait dire des brevets
d'honneur que le titulaire portait toujours avec lui. Puis, lorsque la
dimension du bouclier ne suffit plus pour contenir tous les hauts faits
d'un brave, il fallut employer un langage dont chaque terme fût une
narration, une écriture dont chaque caractère fût un fait. L'écu se
prêta encore à cet art nouveau, et, malgré les diverses formes adoptées
par les nations, présenta toujours les mêmes caractères emblématiques
dans ses ornements.
Quelquefois aussi ce n'était pas un fait d'armes que portait l'écu, mais seulement l'expression d'un voeu, une devise amoureuse, une menace de vengeance.
L'écu
d'armoiries est le champ qui représente le bouclier, la cotte d'armes
ou la bannière sur laquelle étaient brodées ou émaillées les figures
allégoriques.
PARTITIONSLes partitions de l'écu sont les divisions résultant de lignes au moyen desquelles on partage le champ en plusieurs sections. Ces partitions sont au nombre de quatre, savoir :
Ces quatre partitions principales servent à en former d'autres nommées répartitions, au moyen de la combinaison des lignes indiquées plus haut ; ainsi :
Chaque division de l'écartelé peut se diviser encore au
moyen de répartitions ci-dessous indiquées, ainsi :
Ecartelé : aux 1 et 4 contre-écartelés ; aux 2 et 3 contre-écartelés en sautoir.
L'écartelé peut être de quatre, six, huit, dix, douze, seize quartiers et plus; ainsi l'écu parti d'un coupé de deux, forme six quartiers.
Le parti de trois traits coupé d'un donne huit quartiers.
Le parti de quatre traits coupé d'un donné dix quartiers.
Le parti de trois traits coupé de deux donne douze quartiers.
Le parti de trois traits coupé de trois donne seize quartiers.
Le parti de quatre traits coupé de trois donne vingt quartiers.
Le parti de sept traits coupé de trois donne trente-deux quartiers. Ce dernier nombre est généralement le plus grand dont les héraldistes se servent. Il y a cependant quelques exemples de répartition et d'écartelures plus compliquées. Toutes ces repartitions ne servent qu'à distinguer les quartiers d'alliances des familles, et dans ce cas l'on met au centre de l'écu, sur la croisure, l'écusson de la famille principale, que l'on dit être sur le tout. Si ce dernier est lui-même écartelé, et qu'un troisième se trouve à son centre, on dit: sur le tout du tout.
POSITION DES FIGURES SUR L'ECU
On nomme positions les diverses places que les figures doivent occuper sur le champ ou écu. Elles sont au nombre de neuf, et ont déjà par elles-mêmes une signification, si l'on compare l'écu à un être animé. On peut donc, dans ce cas, supposer que l'écu est l'homme, et que les différentes figures sont la représentation de ses qualités et de ses belles actions. Du reste, c'est là le but des armoiries.
Ecartelé : aux 1 et 4 contre-écartelés ; aux 2 et 3 contre-écartelés en sautoir.
L'écartelé peut être de quatre, six, huit, dix, douze, seize quartiers et plus; ainsi l'écu parti d'un coupé de deux, forme six quartiers.
Le parti de trois traits coupé d'un donne huit quartiers.
Le parti de quatre traits coupé d'un donné dix quartiers.
Le parti de trois traits coupé de deux donne douze quartiers.
Le parti de trois traits coupé de trois donne seize quartiers.
Le parti de quatre traits coupé de trois donne vingt quartiers.
Le parti de sept traits coupé de trois donne trente-deux quartiers. Ce dernier nombre est généralement le plus grand dont les héraldistes se servent. Il y a cependant quelques exemples de répartition et d'écartelures plus compliquées. Toutes ces repartitions ne servent qu'à distinguer les quartiers d'alliances des familles, et dans ce cas l'on met au centre de l'écu, sur la croisure, l'écusson de la famille principale, que l'on dit être sur le tout. Si ce dernier est lui-même écartelé, et qu'un troisième se trouve à son centre, on dit: sur le tout du tout.
POSITION DES FIGURES SUR L'ECU
On nomme positions les diverses places que les figures doivent occuper sur le champ ou écu. Elles sont au nombre de neuf, et ont déjà par elles-mêmes une signification, si l'on compare l'écu à un être animé. On peut donc, dans ce cas, supposer que l'écu est l'homme, et que les différentes figures sont la représentation de ses qualités et de ses belles actions. Du reste, c'est là le but des armoiries.
Les trois
points D B E réunis sont appelés le chef de l'écu. Ils en occupent la
partie supérieure, et représentent la tête.
B, est le point du chef.
D, le canton dextre du chef. La droite de l'écu se trouve toujours à la gauche du spectateur.
E, canton sénestre de l'écu. Quelques auteurs pensent que ces deux cantons représentent les bras.
F, point d' honneur. Il représente le col de l'homme auquel on suspend les colliers de chevalerie.
A, est le milieu ou le coeur de l'écu; on le désigne aussi sous le nom d'abîme. Quand il n'y a qu'une figure elle occupe ordinairement cette position, et l'on se dispense dans ce cas d'en faire mention.
G, est le nombril de l'écu.
H, flanc dextre.
I, flanc senestre.
C, pointe de l'écu, représente les jambes de l'homme, ainsi que le sol qui le supporte.
On peut, au moyen de ces neuf positions, déterminer toujours avec exactitude la place que les figures ou meubles doivent occuper sur le champ.
Sources :
Traité complet de la Science du Blason, J. d'Eschavannes - 1885
Noblesse, blason, ordre de chevalerie : manuel héraldique, E. Dentu - 1859
Trésor héraldique, A. de La Porte - 1864
B, est le point du chef.
D, le canton dextre du chef. La droite de l'écu se trouve toujours à la gauche du spectateur.
E, canton sénestre de l'écu. Quelques auteurs pensent que ces deux cantons représentent les bras.
F, point d' honneur. Il représente le col de l'homme auquel on suspend les colliers de chevalerie.
A, est le milieu ou le coeur de l'écu; on le désigne aussi sous le nom d'abîme. Quand il n'y a qu'une figure elle occupe ordinairement cette position, et l'on se dispense dans ce cas d'en faire mention.
G, est le nombril de l'écu.
H, flanc dextre.
I, flanc senestre.
C, pointe de l'écu, représente les jambes de l'homme, ainsi que le sol qui le supporte.
On peut, au moyen de ces neuf positions, déterminer toujours avec exactitude la place que les figures ou meubles doivent occuper sur le champ.
Sources :
Traité complet de la Science du Blason, J. d'Eschavannes - 1885
Noblesse, blason, ordre de chevalerie : manuel héraldique, E. Dentu - 1859
Trésor héraldique, A. de La Porte - 1864
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