PASCAL (Blaise), l'un des plus sublimes esprits du monde, né à Clermont (Auvergne), le 29 juin 1623. Il n'eût jamais d'autre précepteur que son père, qui était un savant homme. Son père vint s'établir à Paris, vers 1631, afin de vaquer plus utilement à l'instruction de son fils, qui, dès l'enfance, donna des preuves d'un esprit fort au-dessus du commun, car il voulait savoir la raison de toutes choses ; et il ne pouvait se rendre qu'à ce qui lui paraissait vrai évidemment, de sorte que quand on ne lui disait pas de bonnes raisons, il en cherchait lui-même ; et quand il s'était attaché à quelque chose, il ne la quittait point qu'elle ne pût le satisfaire.
Ce que l'on raconte de la manière dont il apprit les mathématiques semble tenir du merveilleux.., aussi bien que les progrès qu'il y fit en peu de temps. Après avoir composé, à 16 ans, un traité de sections coniques, il inventa, à 18 ans, une machine arithmétique pour la simplification des calculs. Cette invention lui demanda beaucoup de temps et altéra même sa santé ; il inventa la brouette ou chaise à deux roues appelée vinaigrette, et le baquet ; quelques-uns prétendent même qu'il inventa la presse hydraulique. Torricelli avait déjà fait des expériences sur le vide; Pascal les vit et les exécuta à l'âge de 23 ans. Il fit sur le Puy-de-Dôme, et répéta à Rouen et à Paris, sur la tour Saint-Jacques la Boucherie, des expériences barométriques, et démontra clairement que les effets que l'on avait attribués jusqu'alors à l'horreur du vide, sont causés par la pesanteur de l'air. Il découvrit, quelques années après, au milieu des vives douleurs d'un mal de dents, la solution du problème proposé par Mersenne, contre lequel la pénétration de tous les géomètres avait échoué. Il s'agit dans ce problème de déterminer la ligne courbe que décrit en l'air le clou d'une roue, quand elle roule de son mouvement ordinaire. Tous les vieux mathématiciens de l'Europe furent défiés par ce jeune homme.
Elevé dans les principes d'une religion austère, Pascal s'était lié avec les chefs du parti janséniste. Il se retira à Port-Royal des Champs, et se consacra, dans cette retraite, à l'étude de l'Ecriture Sainte. Les illustres solitaires qui habitaient ce désert étaient alors dans l'ardeur de leurs disputes avec les jésuites. Ils cherchaient tous les moyens de rendre ces pères odieux. Pascal fit plus, il les rendit ridicules : ses 18 Lettres provinciales, écrites d'un style dont on n'avait point eu jusqu'alors d'idée en France (1656), sont un mélange de plaisanterie fine, de satire violente et sublime. Boileau les regardait avec raison comme le plus parfait ouvrage en prose qui fût dans notre langue. Il faut rapporter à ces lettres, dit Voltaire, l'époque de la fixation de notre langage. Les jésuites, n'ayant aucun bon écrivain dans leurs rangs ou à leur service, ne purent effacer l'opprobre dont Pascal les couvrit ; mais ils furent assez puissants pour faire foudroyer les Provinciales par la puissance ecclésiastique et par la puissance civile. L'on vit le pape, le conseil d'Etat, des parlements, des évêques, les condamner comme un libelle diffamatoire et elles furent brûlées par la main du bourreau ; mais tous ces anathèmes ne servirent qu'à les propager et à rendre plus odieux leurs persécuteurs.
Cependant Pascal dépérissait tous les jours, sa santé s'affaiblissait et son cerveau se ressentait de cette faiblesse, surtout depuis un accident. On croyait toujours voir un abîme à son côté gauche ; il y faisait mettre une chaise pour se rassurer. Quelques jésuites eurent la bassesse de reprocher avec amertume à Pascal le dérangement de ses organes !
Pascal mourut à Paris, en 1662 ; il n'avait que 39 ans. On a de Pascal des Pensées recueillies et données au public depuis sa mort. C'est le fruit des différentes réflexions qu'il avait faites sur le christianisme. Ses infirmités l'empêchèrent d'achever cet ouvrage, et il n'en reste que quelques fragments, écrits sans aucune liaison et sans aucun ordre ; dans ces restes précieux d'un grand homme, on reconnaît cette force, cette sublimité du génie qui le distinguent. Un Traité de l'équilibre des liqueurs, et quelques autres écrits pour les curés de Paris, contre l'apologie des casuistes du P. Pérot. Sa soeur, Gilberte Pascal (Mme Perrier), a mis à la tête des Pensées sur la religion, la vie de son frère.
Source : Dictionnaire populaire illustré d'histoire, de géographie, de biographie, ..., Décembre-Alonnier, 1896
Armoiries de Blaise PASCAL
Source : Les hommes illustres, par Charles Perrault, 1696
Ce que l'on raconte de la manière dont il apprit les mathématiques semble tenir du merveilleux.., aussi bien que les progrès qu'il y fit en peu de temps. Après avoir composé, à 16 ans, un traité de sections coniques, il inventa, à 18 ans, une machine arithmétique pour la simplification des calculs. Cette invention lui demanda beaucoup de temps et altéra même sa santé ; il inventa la brouette ou chaise à deux roues appelée vinaigrette, et le baquet ; quelques-uns prétendent même qu'il inventa la presse hydraulique. Torricelli avait déjà fait des expériences sur le vide; Pascal les vit et les exécuta à l'âge de 23 ans. Il fit sur le Puy-de-Dôme, et répéta à Rouen et à Paris, sur la tour Saint-Jacques la Boucherie, des expériences barométriques, et démontra clairement que les effets que l'on avait attribués jusqu'alors à l'horreur du vide, sont causés par la pesanteur de l'air. Il découvrit, quelques années après, au milieu des vives douleurs d'un mal de dents, la solution du problème proposé par Mersenne, contre lequel la pénétration de tous les géomètres avait échoué. Il s'agit dans ce problème de déterminer la ligne courbe que décrit en l'air le clou d'une roue, quand elle roule de son mouvement ordinaire. Tous les vieux mathématiciens de l'Europe furent défiés par ce jeune homme.
Elevé dans les principes d'une religion austère, Pascal s'était lié avec les chefs du parti janséniste. Il se retira à Port-Royal des Champs, et se consacra, dans cette retraite, à l'étude de l'Ecriture Sainte. Les illustres solitaires qui habitaient ce désert étaient alors dans l'ardeur de leurs disputes avec les jésuites. Ils cherchaient tous les moyens de rendre ces pères odieux. Pascal fit plus, il les rendit ridicules : ses 18 Lettres provinciales, écrites d'un style dont on n'avait point eu jusqu'alors d'idée en France (1656), sont un mélange de plaisanterie fine, de satire violente et sublime. Boileau les regardait avec raison comme le plus parfait ouvrage en prose qui fût dans notre langue. Il faut rapporter à ces lettres, dit Voltaire, l'époque de la fixation de notre langage. Les jésuites, n'ayant aucun bon écrivain dans leurs rangs ou à leur service, ne purent effacer l'opprobre dont Pascal les couvrit ; mais ils furent assez puissants pour faire foudroyer les Provinciales par la puissance ecclésiastique et par la puissance civile. L'on vit le pape, le conseil d'Etat, des parlements, des évêques, les condamner comme un libelle diffamatoire et elles furent brûlées par la main du bourreau ; mais tous ces anathèmes ne servirent qu'à les propager et à rendre plus odieux leurs persécuteurs.
Portrait de Blaise PASCAL
Source : Les hommes illustres, par Charles Perrault, 1696
Cependant Pascal dépérissait tous les jours, sa santé s'affaiblissait et son cerveau se ressentait de cette faiblesse, surtout depuis un accident. On croyait toujours voir un abîme à son côté gauche ; il y faisait mettre une chaise pour se rassurer. Quelques jésuites eurent la bassesse de reprocher avec amertume à Pascal le dérangement de ses organes !
Pascal mourut à Paris, en 1662 ; il n'avait que 39 ans. On a de Pascal des Pensées recueillies et données au public depuis sa mort. C'est le fruit des différentes réflexions qu'il avait faites sur le christianisme. Ses infirmités l'empêchèrent d'achever cet ouvrage, et il n'en reste que quelques fragments, écrits sans aucune liaison et sans aucun ordre ; dans ces restes précieux d'un grand homme, on reconnaît cette force, cette sublimité du génie qui le distinguent. Un Traité de l'équilibre des liqueurs, et quelques autres écrits pour les curés de Paris, contre l'apologie des casuistes du P. Pérot. Sa soeur, Gilberte Pascal (Mme Perrier), a mis à la tête des Pensées sur la religion, la vie de son frère.
Source : Dictionnaire populaire illustré d'histoire, de géographie, de biographie, ..., Décembre-Alonnier, 1896
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